Rêves d'avant la route

Aurélia Coulaty & Pierre Wetzel

Me. > ven. 14:00 > 21:00 & Di. 11:00 > 15:00

Tout public - Gratuit

Le projet des "Rêves d'avant la route" présente le travail de deux artistes français, l'auteur Aurélia Coulaty et le photographe Pierre Wetzel ; mettant en regard portraits littéraires et portraits au collodion humide, il retrace les rêves du temps d'avant l'exil de quarante réfugiés rencontrés entre 2016 et 2018.

Photographie et écriture se rencontrent dans la concordance onirique de l'approche : dans la confidence d'une conversation personnelle surgissent des rêves souvent oubliés, tus, parfois heureux. Ils apparaissent au travers des traces, sillages et coulures de l'ambrotype, émanations du plus intime de l'homme, affranchies de nos représentations.

La porosité des frontières entre réel et rêve, présent et passé est à la fois champ d'expérimentation artistique et médium pour transmettre une vision humaniste des héros du cauchemar contemporain.

Bordeaux, automne 2016. Gohar, résidente d'un Centre d'Accueil de Demandeurs d'Asile, raconte son ascension du Mont Ararat en Arménie. À l'auteur, au photographe, elle livre un rêve d'enfant, inassouvi. Saisie à la chambre, mise en mots, cette vision sera la première de la série des Rêves d'avant la route.

Sujets de l'exposition, les hommes qui vous regardent sont demandeurs d'asile. Tous sont dans l'attente, en France, d'une résolution au regard de leur trajectoires personnelles ; cette résolution habite les corps et le présent, instruira l'avenir. Mais ce qu'ils confient ici, ce sont leurs rêves. Leurs rêves individuels, personnels, absolus, leurs idéaux d'enfance ou créations nocturnes, leurs vœux uniques...

Tandis que l'Histoire contemporaine fige les représentations, uniformise les migrants, leur attribue des aspirations fonctionnelles, Aurélia Coulaty et Pierre Wetzel visent à mettre en lumière ce qui fait la particularité des sujets : le vaste champ onirique de l'inconscient. Retracer le temps d'avant l'exil. Cartographier le plus intime de l'homme, pour que les choses oubliées, tues, parfois heureuses, retrouvent leur chemin. Dire l'identité profonde des individus. Déconstruire les associations de surface. Regarder ceux que nous ensevelissons sous la chape de plomb des contingences, de notre indifférence, de nos généralisations. Dans la porosité des frontières entre réel et rêve, présent et passé, transmettre une vision humaniste des héros du cauchemar contemporain. Cela apparait dans les sillages et coulures de l'ambrotype, cela surgit du fond des mots : avant d'être sur la route ils ont d'abord été des vivants.